Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/92

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Enfin, c’est le cloaque affreux
Où grouille tout un peuple immonde
De loqueteux, de miséreux,
L’opprobre et la douleur du monde.

— Quintessence des passions,
Surextrait fatal de la vie
Où le jeu des émotions
Se multiplie et s’amplifie,

On peut, sans quitter son fauteuil,
S’injecter mille ans d’existence
Dans l’amour, la gloire ou le deuil
Exaltés en névrose intense.

Ainsi, tout chargés de poison,
Par leurs invincibles magies
Les livres troublent la raison
Et détruisent les énergies,

Car les adolescents chétifs
Qui boivent leurs divins mensonges,
Demeurent à jamais captifs
Dans la molle extase des songes.