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Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/148

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— Avez-vous besoin du regard ?

Il me dit :

— Non. Nous verrons plus tard le regard.

— Bien. Je ferme les yeux et peu à peu une douce somnolence m’envahit. P’ffffft !…

Tout à coup, j’entends — dans ma somnolence — la porte s’ouvrir et une voix — juvénile — prononcer ces paroles :

— Avez-vous besoin d’un modèle ?

Je rouvre les yeux et je vois une fillette de quatorze, quinze ans ; mal vêtue, très mal ; en cheveux, l’air doux, pas vilaine, la beauté du diable, p’fft !

L’artiste la regarde, interrompt mon portrait et lui dit :

— Fais voir.

Je me demandais : Fais voir… quoi ? Savez-vous ce qu’elle fait voir ? — p’fft ! — elle ôte sa jupe, sa camisole, elle ôte tout, et