Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/15

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avec des intermittences de rencontres, de grands espaces de silence, mais non d’oubli.

Les années filèrent, nous entraînant loin du carrefour où nos vies s’étaient mêlées. La mienne après bien des cahots avait marché droit à son but sur des rails solides ; la sienne continuait à s’égailler, à hue, à dia, brûlée à tous les becs de gaz, acclamée sur les tables de café dont il ne sut jamais descendre. Il venait rarement chez moi, malgré mes instances et le plaisir qu’on avait à le voir. En face d’une femme distinguée, je le sentais mal à l’aise, gêné par la pensée de sa vie et de ses habitudes ; on avait beau l’encourager, sa verve