dans la boutique, y déposa, sur le comptoir, quelque menue monnaie, saisit l’objet de sa convoitise, et s’en fut radieux, par les rues, avec sa conquête.
Il faut connaître le vertueux, riant, clair, calme quartier de l’Observatoire, pour comprendre le plaisir infini de s’y promener avec un melon sous le bras. Je dis — avec un melon — parce que ce hors-d’œuvre (considéré par quelques-uns comme dessert) donne à celui qui le porte un air de bourgeoisie cossue, de citoyen qui « a de quoi », d’où il résulte, pour le promeneur, un certain aplomb, une recrudescence d’aise et de nonchalance heureuse dans la marche.
Mais, en résumé, le melon n’est pas indispensable.
Mon ami se promena donc tranquillement, humant la brise tiède, flânant aux enseignes, regardant les passants ; il se croisa peut-être