Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/85

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la courtisane charnue et rêveuse après boire, un idéal de l’Empire, fut tout de suite accueilli, acclamé, adoré. La pièce déroula son collier de rimes précieuses, tendrement, perle à perle, dans une musique si imprévue et si douce, qu’il s’en répandit, par la salle enivrée, une sensation de fraîcheur pour ainsi dire virginale.

Ce fut un enchantement comme une goutte de rosée sur une bouche en fièvre.

Toutes les dames décolletées d’alors agitaient les reins dans leurs fauteuils ; les sous-préfets de passage à Paris, ce jour-là, roulaient des yeux humectés. Mathilde s’affaissait, pâmée, dans sa loge.

Quel succès ! On fit relever quatre fois le rideau.

Et nous donc ! la phalange de Bobino. Du délire !…

Après avoir touché la main du vainqueur