Des Muses, et pareille à l’abeille au matin
Qui butine en jouant la mélisse et le thym,
Leur âme vagabonde et joyeuse voltige.
Ils cherchent leur butin parfumé sur la tige
Des roses et des lis, comme des papillons.
Platon parle : ses yeux sont remplis de rayons ;
À son noble discours préside l’Harmonie.
Il chante, en ce moment, la Vénus Uranie,
L’amour qui, dépassant la terrestre beauté,
S’enflamme pour le bien et pour la vérité,
Celui qui, dédaignant l’apparence, pénètre,
Assoiffé d’éternel, l’essence de chaque être,
Et, comme but, aspire au Principe divin.
Platon s’arrête. Alors, abreuvé de ce vin,
Dans l’ombre des bosquets lumineux, chaque élève
S’entretient avec lui. Mais voici qu’il s’élève
Aux pures régions du ciel : à son accent
Plus grave, plus profond et plus sublime, on sent
Que les dieux sont présents et parlent par sa bouche :
« Un voile est sur vos yeux, ô mortels ; ce que touche,
Ici-bas, votre main, est un mirage épais.
Qui veut se délivrer et connaître la paix,