Coule sous les lauriers avec de clairs murmures.
Une vigne flexible offre ses grappes mûres,
Suspendue en guirlande aux robustes rameaux.
L’antre est frais, et toujours une troupe d’oiseaux
Y gazouille, parmi les fleurs et le feuillage.
En cet endroit qu’enchante un suave ramage
Rends-toi dès le matin, ô jeune chevrier ;
Et là, je t’en conjure, en mon nom va prier
Le dieu de cet enclos. Demande au bon Priape
Qu’il m’accorde son aide, afin que je m’échappe
Des liens amoureux où me retient Diké.
Dis-lui que cet agneau par lui revendiqué,
Je le sacrifierai tantôt dans la clairière.
Et, s’il t’écoute, s’il défère à ma prière,
Heureux enfin, ayant vu s’accomplir mes vœux,
Cette chèvre au long poil et ce bouc, je les veux
Offrir, en son honneur, avec cette génisse.
Et que daigne aujourd’hui le dieu m’être propice !