Page:Gille - La Cithare.djvu/38

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Tandis que sur le sol, dans le circuit de l’ombre,
Des disques souples de soleil,
Sous le frêne pliant et l’arbousier vermeil
Dansent parmi l’herbe plus sombre.

C’est un délicieux et paisible vallon
Rempli de sources cristallines,
Un jardin embaumé, fermé par les collines
D’une ceinture de gazon.

Ivre du clair printemps, Coré la vagabonde,
Blanche et rose comme le jour,
En jouant, en chantant, s’attarde en ce séjour
Où le pommier en fruits abonde.

Elle baigne ses pieds frileux dans le ruisseau,
Puis, attentive, se recueille :
Elle écoute un oiseau parmi le chèvrefeuille
Qui ploie autour d’elle en berceau,

Cependant qu’alentour les Nymphes, ses compagnes,
Dont luisent les regards moqueurs,
Entremêlent leurs jeux, ou, dispersant leurs chœurs,
Se poursuivent dans les campagnes.