Page:Gille - La Cithare.djvu/48

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Dans une aube de gloire, en groupe vigilant,
Portant chacune un noble insigne,
Elles tiennent l’épi, l’acacia tremblant
Et le flexible cep de vigne ;

Et leur nom est celui de la jeune beauté,
De la grâce naïve et pure,
Qui, renaissant sans cesse au retour de l’été,
Pare et réjouit la nature.

O Filles de Thémis d’où sort l’ordre divin,
Vierges de guirlandes parées,
Le feuillage et les fruits qu’allume le matin
Forment vos couronnes dorées ;

Avec vous refleurit le printemps parfumé,
Avec vous la blonde Harmonie,
Dans le vallon qu’un vent plus tiède a ranimé
Foule la terre rajeunie.

Quand vous dansez parmi les prés, les alcyons
Elèvent leurs voix amoureuses,
Et sous vos tendres pieds jaillissent les rayons
Comme des roses lumineuses.