Page:Gille et Mortier - Le Docteur Ox.pdf/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
YGÈNE.

Ah ! illustre maître, vous rêvez ; moi, je veille… Compter sur la force armée Quiquendonienne… c’est de la démence ! Mais tout à l’heure, la kermesse va commencer. La princesse se glissera dans la foule avec les saltimbanques qui l’accompagnent… Alors, vous êtes perdu !

OX.

Eh ! pendant la kermesse, toute la ville sera autour de moi… Je n’ai rien à craindre.

YGÈNE.

Mais jusque-là, on peut se porter à des attentats sur votre personne… Oh ! cela n’est rien, mais ce qui est plus grave, on détériore nos becs !

OX.

On détériore nos becs ? Et comment sais-tu ?

YGÈNE.

Monsieur, avec de l’or on sait tout. Il y a là à la suite de la princesse un gentilhomme qui a toujours besoin de deux sous de tabac.

OX.

Ah ! vraiment ! Quelle belle chose que la corruption ! Mais qu’est-ce que tu veux ? Je ne peux pourtant pas me fourrer dans une cave, dans un grenier !

YGÈNE.

Vous n’y seriez même pas en sûreté. On ne sait pas jusqu’où les femmes peuvent monter ou descendre.

OX.

La situation est critique.

YGÈNE.

D’autant plus que nous avons affaire à une personne… vigoureuse.