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D’ANGE DUMOUTIERS

madame de regnette

Mais je vais avoir froid si tu ne me réchauffes. Tes lèvres doivent me tisser une cuirasse de baisers pendant que tes mains enlèvent mon corset… Tiens… comme cela.

 (Elle lui montre a dégrafer le busc, le corset glisse, deux seins bondissent hors de la chemise de batiste. Un flot de sang monte au visage d’Ange.)
madame de regnette

Il n’y a pas si longtemps que tu as dit adieu à ta nourrice. Souviens-toi de ce que tu faisais… et agis de même.

 (Ange se précipite sur les seins et saisit le bout
d’un entre ses lèvres.)
madame de regnette

Doucement… roule-les sous ta langue, bien amoureusement, avec des lenteurs savantes.

(Pendant qu’Ange obéit, Madame de Regnette lui prend la main et la conduit vers la ceinture de son pantalon, dont elle fait sauter les boutons. Ange, de plus en plus rouge, se laisse diriger et bientôt l’inexpressible est rabattu sur ses talons, le pan de la chemise voltige et laisse voir deux juvéniles proéminences, dont la glace renvoie l’image à Madame de Regnette ; du doigt elle fait signe à Ange de se séparer de sa redingote et le garçonnet, fort confus d’être ainsi en chemise, se cache la figure dans le giron de Madame de Regnette, puis reste là n’osant pas aller plus loin, ne sachant peut-être pas comment s’y prendre. —