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ÉLÉGIE


Pour un ciel plus clément, les tendres hirondelles
Délaissent la campagne, emportant sur leurs ailes
Le dernier baiser de l’été.
Les fleurs ont disparu des vallons, des parterres
Les nids sont morts et les grands chênes solitaires
Semblent des rois sans majesté.

Le rouge cormier saigne aux pentes des collines.
Seules, pendent encore au mur quelques glycines
Où s’attarde l’oiseau tremblant.
Et durant que l’automne en passant nous exhorte
L’hiver, le froid hiver, soudain frappe à ma porte
Vieillard en deuil vêtu de blanc !