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Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/115

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IL NEIGE


Seule, parfois s’ébroue au milieu d’une mare
Une oie éclaboussant le blanc manteau soyeux
Dont le sol se revêt comme on cache une tare ;
Un pâle soleil meurt au fond lointain des cieux.

Aux solives des toits, veufs, sont les nids d’argile,
Car depuis que le vent — ce fureteur d’arceaux —
Passe en sifflant sa haine en leur âme fragile,
Les oiseaux, tour à tour, ont quitté leurs berceaux,

Qu’importe ! tombe encore, ô neige toute blanche !
Sème des papillons au sein des soirs rêveurs !
Neige, tombe sans cesse, oui, tombe en avalanche,
Et sur les champs et sur la rive et dans les cœurs !