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Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/153

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PENDANT L’ORAGE


Quand les forges du ciel en leur activité
Martèlent à grands coups les nomades nuages
L’horizon comme un lac profond et sans rivage
Aux regards, apparaît lourd de sa gravité.

Sur les pics attentifs ignorant les servages,
Tel un fauve rugit hors de captivité,
Le tonnerre résonne en chaque cavité,
Éveillant les vautours et les aigles sauvages.

De fulgurants éclairs, au fond de l’atelier
Céleste qui flamboie et fait rage et s’allume,
Déchirent de l’éther le rideau familier.

Puis, tout à coup, pareil à quelque bruit d’enclume
La foudre, au front d’un orme, éclate avec fracas,
Broyant l’arbre et tuant tous les nids dans ses bras.