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Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/161

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LE VIEUX PIN


C’est un pin, un vieux pin, un débris centenaire
Qui, sis face au noroît sanglote au moindre vent,
Mais dont le faîte, ainsi qu’un large et clair auvent,
Garde dans le lointain l’aspect troublant d’un aire.

Depuis quand du regard, scrute-t-il le levant… ?
Énigme dont s’entour le vieux pin solitaire… !
En « trente-sept », époque à jamais légendaire,
Du patriote, il vit le courage émouvant.

Quoique son flanc connût la morsure des balles,
L’arbre au cœur sent toujours un sang chaud lui monter,
Car malgré son grand âge, il résiste aux rafales.

C’est pourquoi, dans ma joie ardente de chanter
De l’arbre agonisant, la gloire, la noblesse,
Mes vers jeunes encore évoquent sa vieillesse !