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L’ÉPLUCHETTE
Le ciel est sombre. Il pleut sans cesse
Depuis que le jour en chemin
Sur fond gris-bleu de parchemin
S’est éveillé plein de tristesse.
Le sol écoute chanter l’eau.
Tout dort. Parfois un bruit d’enclume
Résonne en la forge qui fume
À l’ombre de quelque bouleau.
Les prés jaunis, les pâturages
Délaissés partout du bétail,
Qui, de la corne et du poitrail,
Se fraye à travers les branchages
Un sentier menant aux sous-bois,
Paraîssent, en leur solitude.
En proie à cette ingratitude
Qu’ont au cœur les hommes, parfois.
Les ruisseaux grossis par l’averse
Traînent sur leurs flots écumeux
Des copeaux, qu’un îlot brumeux
Tantôt retient, tantôt déverse.