Page:Ginguené - Lettres sur les Confessions de J. J. Rousseau, 1791.djvu/100

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ténèbres qui l’environnoient & de la malignité acharnée à le pôurfuivre, lui eue écrit cette lettre que je ne prétends pas juftiher dans tout ses points, mais que M. Hume aima mieux publier que d’y répondre. N’oubliez pas enfin que ce fut d’Alembert, confident de cette querelle, qui lui en confeilia la publické ; qu’au lieu de le calmer, au lieu d’employer auprès d’un Philofophe la raifon & l’autorité Philofophiqae, au iieude l’engager à guérir par des explications fi inftamment, fi ardemment demandées, unefprit malade, un cœur qui fe croyoit blefîe, il provoqua’s il facilita cetue publicité feandaieufe j qu’il fut enfin le rédacteur, l’éditeur Ôc le preneur de cet expofé fuccïncl, qui, par un effet bien contraire à ses vues, fuffit pour la juftification, au moins relative, de celui qu’on dénonce, & pour la condamnation du dénonciateur.

Ce font-là des faits, & non des conjectures des faits connus, bien avant les ConfeJJions, des faits qui expliquent tout le refte, Se auxquels tout le refte fe raccorde. Qu’on ne mette donc plus en queftion fi Rouffeau eut des ennemis, fi ce furent ceux qui feignoient toujours de le plaindre & même de l’aimer, s’il y eut entr’eux un complot, & fi leur malheureufe victime eut d’autre tort que s’exagérer leur influence & leur force.