Aller au contenu

Page:Ginisty - Le Mélodrame, Michaud.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MÉLODRAME 125

et lui fait part de son trouble, en lui confessant son aventure, et Salomon lui tient un discours assez ex- traordinaire, dans la bouche du roi aux sept cents femmes.

Salomon, — Tu le vois, aucune faute ne reste impunie, les combats qui troublent ton cœur en ce moment en sont la preuve. Mon ami, dans le haut rang où le ciel nous a placés, nous devons au monde l'exemple des vertus et des bonnes mœurs.

Cependant, Leïla a poursuivi une patiente enquête. Elle a voulu revoir l'enfant. Un petit signe au cou, un autre au poignet droit... Plus de doute, c'est son fils, à elle ! Et elle reconstitue la vérité. Le fils de Tamira était mort ; le perfide Sobar l'a substitué au sien, qu'il lui a ravi. Mais cette vérité, comment la faire éclater, comment triompher de la puissante Tamira ?

L'amour que lui a rendu Eliphal, sentant en lui des émotions nouvelles, à l'idée de sa paternité, sans qu'il s'en flatte encore, donnera à Leïla tous les courages. Tamira a repoussé, avec hauteur, l'accusation portée contre elle, et, pour que sa supercherie ne soit pas dé- couverte, elle feint une grande tendresse maternelle. Salomon consent à juger ce procès.

Et c'est un procès, en effet, qui se déroule avec ses péripéties, l'avocat Caigniez soufflant ses réponses à Leïla. Elle parle avec une telle abondance, à défaut d'éloquence que Salomon ne laisse pas d'être un mo- ment troublé... Il va faire pencher la balance en faveur de Leïla. Mais il se reprend : « On ne saurait juger sur de simples présomptions... La justice, cette sublime portion des attributs de la divinité, doit être pure comme la source dont elle émane... » Les signes que porte l'enfant avaient-ils été remarqués par d'autres que Leïla et Debora ? — Non. — Qu'on fasse compa- raître Sobar ! — Il est mort. Tamira triomphe de cette absence de preuves de sa rivale.