LE MÉLODRAME 13
tragédie en action, Robespierre. Mais c'est, en 1786, le Robespierre de VEloge de Gresset. Il se moque des (( fougueux censeurs » qui sont persuadés que la na- ture ne connaît que la tragédie et la comédie, <( comme si l'inépuisable variété des tableaux intéressants que présentent l'homme et la société devait être nécessai- rement renfermée entre ces deux cadres d. Lui aussi, il proclame qu'il est d'autres catastrophes que celles des rois et des héros : « Nous éprouverons que nos larmes -peuvent couler pour d'autres malheurs que ceux d'Oreste et d'Andromaque ; nous sentirons que plus l'action ressemble aux scènes de la vie, plus les personnages sont rapprochés de notre condition, plus l'illusion est complète, l'intérêt puissant et l'instruc- tion frappante. )>
Le mélodrame doit encore, dans sa formule, un L^rain au bon î>edaine et quelques autres grains aux dramaturges allemands (1). Le mélange de la musique et de la danse à l'action vient de l'ancien théâtre de la Foire à qui les scènes privilégiées avaient imposé un genre hybride. Il a donné la narole aux pantomimes historiques et romanesques (2), que représentait Au- dinot. Amalcame du drame bourgeois, de la tragédie, de la comédie, assemblage qm h force de ressembler h tout à la fois, ne ressemblait plus .'i rien, le mélo-
(1) "Hès 17P1. lo ThAfttre du Marais donnait sous le titre de nohfrt, rhrf dp hrlnnr^dst, nnp imitation d»'s Prinnndx df Schil- ler, due h Le MnrteUi<^re. Schiller eût mplnisément reconnu son rpuvr'^ dans retto ni^re in^nrnip, dont 1*^ fnmeux mot : « Oner»"" aux chA-teaux. pnix aux chaumif^res ! » fit le sucr<^s. dnns les cir- constances of\ elle paraissait sur l spAnn. Le Martelli^re. j)pv une ironie, devint un emnlovi^ mof^i'de de l'ndTninîstmtion ^s Droits réunis. Le rAle de Robert é+ait loué nar Rantiste pTu*^. mii devait faire une lonenie carrière au ThéAtre-Français. dans l'emploi des pères nobles.
(2) L'une de ces pantomimes oui eur^^nt le nlus de succès, nvant la R<^vo1ution. fut le Mnrâchnl (ir<( înafx. oui ranneln<t l'aventure d'une jeune fille sauvée de«5 bnndifs oui s'étnient em- narég d'elle, dans la forêt de ViUcrs-Cotferet, p-ir un dratron de la Rélîift. 86 pôndatit eti semestre.