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Page:Girard - Émile Deschamps, dilettante, t2, 1921.djvu/36

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EMILE DESCHAMPS ET LES PEINTRES 

lités du siècle, occupèrent à leur tour l’attention de David d’Angers. Emile Deschamps comme Lamartine, Alfred de Vigny et V. Hugo, eut les honneurs d’un médaillon. C’est probablement chez V. Hugo que les relations d’Emile Deschamps et de David se nouèrent vraiment, comme ce billet d’Hugo permet de le conjecturer. Le sculpteur venait d’envoyer à l’auteur de la Préface de Cromwell son médaillon. « Paris, octobre 1828. Mille fois merci, cher ami, de mon admirable cadeau. Maintenant il me faut une grâce. Emile Deschamps vient dîner avec nous samedi, et je lui ai promis que le grand statuaire serait des nôtres. Vous ne me ferez pas mentir, j’espère, et nous vous aurons à 6 heures, n’est-ce pas ? Vous savez que je suis insatiable. El vuestro ami go, « V. Hugo. » Peut-être est-ce de cette entrevue intime qu’est sorti le charmant médaillon qui représente Emile Deschamps ? En tous cas, le voyage à Weimar, en 1830, et l’intérêt que prit Gœthe, parmi les ouvrages français que lui avait portés David, aux poèmes d’Emile Deschamps et surtout à la Préface des Etudes, ne contribuèrent pas peu à resserrer les liens de sympathie qui unissaient le sculpteur et le poète. Voici en quels termes le vieux Gœthe remerciait David, qui, de retour à Paris, continuait à le renseigner sur le mouvement des esprits en France et à lui envoyer des livres. L’office dont il charge E. Deschamps, de traduire en français la lettre qu’il écrit à David en allemand, est comme un symbole du rôle que joua, pendant la période romantique, l’aimable intermédiaire entre la France et l’Allemagne. Gœthe a David-d’Angers 1 « Weimar, 8 mars 1830. Voulant vous exprimer le plus tôt possible, très honoré Monsieur, toute ma reconnaissance de l’agréable surprise qui m’a été faite par votre envoi, je ne puis que me servir de ma langue maternelle, incapable que je me sens de m’exprimer dans la vôtre avec la même facilité. Vous trouverez certainement près de vous un ami qui sera le fidèle interprète de mes sentiments. M. Deschamps, à qui je me recommande au préalable, s’en chargera, j’en suis sûr, avec sa bienveillance accoutumée... Viennent ensuite des remerciements pour l’envoi de la collection des médaillons, des considérations sur les doctrines physiologiques 1. Cf. H. Jouin, David d’Angers, l, 575.