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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/46

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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

éblouissant le public par la singularité de son langage. C’était encore en Laconie que cette sorte de divertissement était usitée. Les germes d’action que renfermaient ces scènes et ces danses mimiques prirent un développement notable chez les Doriens de Mégare Niséenne, et c’est ce qui leur donne, dans la question des origines de la comédie, des droits supérieurs à ceux des Doriens de Sicyone, chez lesquels s’était développé un autre élément important, le cômos, ou procession bachique. C’est un point sur lequel on n’a pas insisté, et cependant il n’en est pas qui se dégage plus nettement des renseignements incomplets que nous fournit la critique ancienne. Il est indispensable de s’y arrêter et d’élucider, autant que possible, ces questions d’origine, si l’on veut rechercher en quoi a consisté l’invention d’Épicharme et ce qui en a déterminé le caractère.

Aristote, dont les indications, quelque insuffisantes qu’elles soient, nous fournissent notre plus précieux secours, rattache dans une vue générale la comédie à la poésie ïambique, et lui assigne pour origine particulière les improvisations des phallophores, c’est-à-dire de ceux qui prenaient part à la procession bachique du phallus. Or Sicyone se distingua par l’éclat de phallophories où l’élément ïambique avait sans doute sa place. Une curieuse description nous montre le chœur faisant son entrée