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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/48

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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

joyeux cortège des Grâces. Le blâme y revêt la forme la plus aimable, l’aiguillon s’y cache sous le rire ; c’est l’ivresse qui enseigne la sagesse à la cité. »

L’ancienne comédie des Athéniens n’eut guère de prétentions plus hautes. Elle avait du reste emprunté aux phallophories leurs deux éléments, qui s’y reconnaissent sans peine. C’était beaucoup ; cependant ces emprunts ne suffirent pas pour constituer la comédie ; et ce qui le prouve, c’est que les phallophories continuèrent à exister à côté d’elle, au lieu de se confondre avec un développement supérieur des mêmes principes : la description qu’on vient de lire se rapporte à une date assurément postérieure à la naissance et à l’organisation de la comédie athénienne. Le principal, c’était l’action, et tant qu’il n’y eut pas d’action, il n’y eut pas de comédie. Le jugement d’Aristote ne pouvait s’y tromper, et l’on voit clairement que, dans sa pensée, le drame comique n’est arrivé au terme de son développement propre et ne se trouve en pleine possession de lui-même que lorsqu’il s’affranchit de ce qu’il appelle la forme ïambique, c’est-à-dire de la satire personnelle et des formes sous lesquelles cette satire se produisait, lorsqu’il suit une marche logique et régulière, enfin lorsqu’il est devenu la comédie nouvelle.

Le mérite de Mégare Niséenne, c’est d’avoir