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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

Ce qu’il y a de fâcheux, c’est que nous en sommes réduits à nous arrêter là. Qu’était-ce au juste que la composition d’une comédie d’Épicharme ? Quelle en était l’unité, la marche, le développement ? Se contentait-il de renfermer différentes scènes à peu près juxtaposées dans un cadre fourni par une donnée mythologique ou autre, ou bien les unissait-il entre elles par un lien plus étroit ? L’unité résidait-elle dans la suite logique de l’action ou seulement dans le ton et l’impression dominante ? L’effet était-il obtenu par une progression intime de l’intérêt dramatique, ou était-il le résultat d’un mouvement et comme d’un rythme extérieurs produits par des combinaisons analogues à celles que nous remarquons chez Aristophane ? Comment nous prononcer sur ces points divers, quand tout nous fait défaut, les jugements de la critique ancienne comme les œuvres du poète ? Bornons-nous à ces remarques générales, que les thèmes mythologiques, très familiers au public, étaient plus propres à fournir des cadres qu’ils ne prêtaient au développement d’une action fortement enchaînée, et qu’il était d’ailleurs naturel que ces premières comédies, succédant à de libres et légères esquisses et admettant elles-mêmes des éléments assez disparates, ne s’astreignissent pas à une composition très savante ni très sévère.

Il n’est pas tout à fait exact de dire que nous