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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

des comédies d’Épicharme. On trouve dans les collections un assez grand nombre de vases, originaires de l’Attique et de la Grande-Grèce, dont les peintres paraissent avoir emprunté leurs sujets à des drames satiriques ou à des scènes comiques de mythologie dans le goût dorien. Tel est le vase souvent cité de la Vaticane, où sont représentées les amours de Jupiter et d’Alcmène. Le dieu, coiffé du modius comme Sérapis et portant un masque barbu peint en blanc, tient une échelle, tandis qu’un Mercure ventru et vêtu en esclave comme le faux Sosie de l’Amphitryon, l’éclaire avec un falot et qu’Alcmène se montre à la fenêtre. Les aventures d’Hercule avec les Pygmées ou les Cercopes, celle de Taras, le héros éponyme de Tarente, sur son dauphin, étaient de même parodiées. Parmi ces peintures de vases, un certain nombre se rapportent à un sujet traité par Épicharme dans sa comédie intitulée les Cômastes ou Héphæstos. Elles représentent le retour d’Héphæstos ou Vulcain dans l’Olympe, où il est ramené par Bacchus. Il avait abandonné le séjour des dieux à la suite des querelles et des ennuis qu’il s’était attirés pour avoir, sans doute par l’ordre de Jupiter, retenu sa mère Junon comme enchaînée sur un siège magique. Cette première légende est figurée sur le vase de Bari, conservé aujourd’hui au British Museum, et nous savons qu’il en était question dans la pièce