Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
PINDARE

de se livrer avec ardeur. La France, tout en restant plus tiède, a prouvé par de rares publications qu’elle ressentait le contre-coup de ce grand mouvement. Dans une revue aussi rapide, un seul ouvrage est assez important pour être mentionné. Au point de vue où nous nous sommes placé, il a le mérite de nous montrer, avec certains progrès de la critique dans notre pays, l’état d’esprit où se trouvaient, il y a une vingtaine d’années, par rapport à Pindare, ces amis des lettres anciennes, moins érudits que pénétrés des beautés littéraires, dont la race noble et délicate tend de plus en plus à disparaître. L’Essai sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique, de Villemain, vastes préliminaires d’une traduction qui n’a pas vu le jour, est moins un livre qu’une course brillante à travers les œuvres de tous les temps et de tous les pays, sauf l’Inde et la Perse, où l’auteur reconnaît les plus vives expressions du lyrisme. C’est Pindare qui est le point de départ du travail, et c’est lui qui l’a inspiré à un traducteur heureux de vivre au milieu de belles images et des harmonies puissantes qui dominent dans cette grande poésie. Nul n’en a plus vivement senti l’éclat et le mouvement. Faut-il, après cela, insister sur l’inévitable insuffisance d’une appréciation toute de surface ? Rendons plutôt hommage à l’esprit généreux d’une critique qui ne s’adressait à l’histoire et à la