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SCÈNE III


Roland, Paul


Roland (À Paul, en lui tendant la main). — C’est à pic, mais pas de plaisir sans peine et le plaisir de me voir vaut bien, n’est-ce pas, la…

Paul. — Ton père ne demeure donc plus avec toi ?

Roland. — Non, c’est moi qui ne demeure plus avec lui.

Paul. — Serais-je indiscret en te priant de t’expliquer ? Depuis huit jours, tes copains ne t’ont pas vu à l’Université. Moi-même, je suis allé deux fois chez toi. D’abord, on m’a répondu avec un air tout drôle que tu étais absent. C’est une servante qui m’a fourni cette réponse laconique. Le lendemain, je rencontrai monsieur ton père au moment où il sortait de chez lui. En réponse à ma question : « Mon fils n’est pas à la maison », dit-il, d’un ton peu engageant. Je saluai, remis mon chapeau et continuai. Maintenant, jeune homme, je vous tiens et ne vous lâcherai pas tant que vous ne m’aurez pas expliqué ce mystère.

Roland (sur un ton funèbre). — J’ai disparu de la circulation.