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Page:Girard - Contes de chez nous, 1912.djvu/234

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Renée. — Qu’y a-t-il ? Vous me paraissez tout ému.

Roland. — Ce livre ne vous intéressera pas. Il est d’un baroque, avec des mots longs comme un carême et d’une difficulté de mémoire, ah ! grand Dieu ! (Ouvrant le livre à la page 206.) Par exemple, voici une page sur laquelle je me suis cassé la tête tout à l’heure. Je n’étais pas rendu à moitié que le découragement s’est emparé de moi, et j’ai laissé tomber le livre à mes pieds.

Lorette. — Franchement, est-ce si ardu ?

Roland. — Peut-être n’y verriez-vous aucune difficulté, Mademoiselle, mais mon esprit paresseux se montre réfractaire à ce galimatias.

Lorette. — Vous exagérez sans doute. Lisons ensemble cette page, si vous voulez bien. Je puis lire cette page ?

Roland (regardant par-dessus l’épaule de Lorette). — Celle-là, oui.

(Il s’assoit à côté de Lorette sur la malle.)

Renée. — Il est captivant ton Musset.

Roland. — Tourne donc à la page 195. Tu y liras une pièce de vers superbes.

Renée (feuilletant les pages). — 180, 184, 185, 195. Mais il n’y a là que quatre vers.