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FLORENCE

avec lui, la main dans la main, en écartant avec ton glaive dégouttant de sang et en frappant par derrière tous ceux qui ont la grandeur d’âme de se mettre sur ton chemin…

« Et que t’avais-je fait, moi, pour que tu m’enlèves mon unique enfant, ma Florence ?… »

Le notaire, hors de lui, se mordait les poings et déchirait ses vêtements.

— Maudite sois-tu, Angleterre, et tous tes rejetons ! Vipère ! Plus les Canadiens-français s’attacheront à te réchauffer dans leur sein, plus de soin tu prendras à aiguiser ton dard envenimé pour leur donner la mort un jour !

« Mais que t’importent les malédictions d’un père meurtrier qui vaut encore cent fois mieux que toi, fourbe, sanguinaire, hypocrite ! Que t’importe même la juste indignation de la vertu contre le crime personnifié ? Que t’importe à toi, puisque ta conscience cuirassée de honteux ulcères est insensible au remords et que, dans les plis de ton drapeau, se réfugient toutes les iniquités !…

« Ah ! puisse le sang de Florence retomber sur ta tête et sur celle de tous tes descendants et te faire rouler jusqu’au plus profond des abîmes !…

« Florence ! Florence ! réveille-toi, je t’en supplie ! Ne sois donc pas cruelle ! Qu’une seule de tes larmes vienne mouiller mes cheveux blancs, et je mourrai heureux ! Pitié ! pitié ! ah ! mon Dieu ! Florence ! »

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