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FLORENCE

— M. Rolette, j’ai l’honneur de vous présenter ma fille, fait le notaire en se rengorgeant.

Hubert bredouille le traditionnel :

— Je suis heureux de vous connaître, mademoiselle.

Florence, elle, du moins, a eu le temps de se remettre de sa surprise.

— Et moi, mon père, je vous présente mon sauveur.

— Comment ! Quoi… Mais… Vous ?… Mais c’est vous qui avez sauvé ma fille, s’écrie le notaire en sautant comme un diablotin dans l’eau bénite.

Il saisit les mains du jeune homme avec transport.

— Merci, monsieur, mille fois merci du service insigne que vous m’avez rendu ! Je n’essaie pas de vous récompenser ; aucune récompense n’est assez grande pour une telle action. Tout ce que je vous offre, c’est la reconnaissance d’un père.

Un avare aime toujours mieux donner sa reconnaissance que son argent. Plus pratique !

— Pourquoi tant d’effusion pour si peu ? Tout autre en eût fait autant. J’ai été plus heureux qu’un autre. Voilà tout.

— Et tout autre en eût fait autant aussi ce soir, je suppose, dit Dorilla en riant de la mine d’outre-tombe que fit Hubert qui la regarda avec des yeux, oh ! mais des yeux !

— Mesdames, messieurs, je vous présente le sauveur de Me  Drusac !

En entendant ces paroles, le notaire demeura bouche béante, incapable de dire un mot.

Le pauvre homme ! il ne comprend pas que l’on puisse tant donner sans recevoir d’argent.

Les deux aventures d’Hubert font en un clin d’œil