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FLORENCE

tent leurs adversaires qu’après qu’ils les ont terrassés. Ils ont fait mordre la poussière à une quinzaine de ces bons loyaux. Le jeune homme a reçu un coup de bâton qui lui a été asséné sur la nuque. C’est par derrière qu’on l’a frappé. Son sang coule en abondance. Peu importe ! il ne sera pas dit qu’il a été vaincu.

Le ciel qui, depuis une heure, s’est couvert de nuages menaçants, fait entendre de sourds grondements, le vent s’élève, la poussière tourne en tourbillons, les éclairs scintillent en brusques zigzags. Les nuées laissent tomber de leurs flancs déchirés des torrents de pluie. C’est la tempête.

— Trounne de l’air, fait Baptiste avec une grimace d’outre tombe, y faisait si beau pour s’battre, à c’t’heure on va être trempés comme des canards. Pour lors, j’vas me chauffer, car bigre y fait un fret de loup. Du reste, j’vois plus personne.

— Tu as raison, Baptiste, allons nous reposer, nous l’avons bien mérité.

— Ah ! pour çà, c’est vrai. Mais tiens, qué qu’ça veut dire ? Qu’y ont y donc encore, ces satanés gueux d’Anglais ! Ces maudits démons, y sortions des enfers ?… Plus on en assomme et plus y en a.

Une jeune fille rencontre cette bande sur son chemin.

Elle hésite. Puis elle hâte le pas. Alors un grand efflanqué, fraîchement débarqué de la brumeuse Albion, arrêtant la jeune fille au passage, l’enlace dans ses bras en lui disant :

— C’est toué oun belle fille, c’est toué embrasser moé.

La jeune fille essaie de se dégager de cette étreinte