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Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/142

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MARIE CALUMET.

d’une bataille heureuse, monté sur son destrier tout caparaçonné d’or ; jamais thaumaturge, mettant le pied sur une plage hospitalière, précédé par le bruit de ses miracles, ne furent acclamés avec l’exaltation et le délire qui saluent, dans nos campagnes, un évêque en tournée pastorale.

À l’aube de ce grand jour, Marie Calumet fut la première villageoise à mettre la tête à la fenêtre. Elle voulait s’assurer s’il allait faire beau. Malheureusement, il lui sembla que du sud-ouest soufflait une brise peu rassurante, et que le ciel, d’une teinte de grisaille, ne prédisait rien de bon. Alors, elle joignit les mains et, levant les yeux vers l’immensité, pria avec ferveur.

— Oh ! bon Jésus, implora-t-elle, vous