Aller au contenu

Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
MARIE CALUMET.

son sac.

— V’là pour ton trouble.

En traversant la rue, l’imprudente ne vit pas un char urbain, à trois pas d’elle.

— Attention ! la mère, lui cria le garçon, vous allez vous faire frapper.

À ses yeux inexpérimentés s’offrit un curieux spectacle. Deux infortunées pécores, morveuses, l’œil larmoyant, la langue pendante, la carcasse à jour, le poil râpé de coups de fouet, avaient peine à se maintenir en équilibre, et prévenaient les piétons par une clochette suspendue à leur cou maîgrichon. Les pauvres bêtes tiraient après elles, sur des rails inégaux, une façon de cahute roulante de bohémiens saltimbanques.