Aller au contenu

Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
MARIE CALUMET.

Après son déjeûner : de la soupane noyée dans de la crème, une tranche de lard salé, deux œufs à la coque, une cuillérée de miel et du café d’orge brûlé qu’il se prépara lui-même, sa nièce s’étant attardée dans la chaleur du lit, le curé bourra sa grosse pipe d’écume de mer. Tous nos curés, en effet, ont, outre une nièce, une pipe d’écume de mer. Mettant, ses deux mains dans ses poches de pantalon, par les ouvertures faites exprès dans sa soutane, il arpenta sa galerie. Puis, il descendit dans son jardin, enclos entre le presbytère et le trottoir en gravois.

Son pauvre jardinet, il avait vu de meilleurs jours. Les géraniums aux pétales rares et ratatinés penchaient leurs têtes mélancoliquement