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MARIE CALUMET.

les pommiers, les moineaux alignés en bandes vagabondes sur les fils télégraphiques, et un mulot décampant à travers les veillottes mais qu’un faneur cloue au sol avec sa fourche.

Dans nos campagnes, il ne passe pas une voiture, sans qu’aussitôt tous les yeux se portent de ce côté ; que des faces curieuses se collent aux vitres ; ou que l’on se poste franchement sur le seuil. Voilà en temps ordinaire. Mais le 28 juillet 1860, ce fut toute une sensation.

On vit d’abord poindre, là-bas, au détour de la route coupée en équerre, une haridelle poil de vache et haut montée, le pas allongé, allant droit devant elle. Puis, se dessina une charrette à poche remplie de paquets de