Page:Girard - Martyre du R. P. Chapedelaine, paru dans Le Monde illustré, 27 février 1858.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gulé sur les fers, les chevalets et les haches, qui grossissent de temps à autre les panoplies de ce musée, les joyaux de ce glorieux écrin. C’est là que viennent d’arriver quelques reliques du R. P. Chapedelaine, du sang de qui la France demande aujourd’hui compte à la Chine.

Nous touchons à l’anniversaire de la mort de ce généreux confesseur de la foi. Ce fut le dernier jour de février 1856 qu’il baptisa de son sang la province de Quang-Si, qu’il était allé conquérir à la vérité.

Depuis deux ans déjà, il exerçait son apostolat dans cette province, où n’avait pas retenti, de temps immémorial, la parole sainte, lorsqu’il fut accusé, auprès du mandarin de Si-Ling-Hien, de porter les peuples à la révolte et de les séduire par des opérations magiques.

Le magistrat, inquiet des progrès du christianisme, donna l’ordre de l’arrêter. Le père Chapedelaine, prévenu aussitôt du danger qui le menaçait par un néophyte de Si-Ling-Hien, pouvait fuir et trouver un refuge assuré au sein des chrétientés florissantes, des provinces voisines ; mais, par sa fuite, il livrait aux séductions et aux erreurs le troupeau fidèle qu’il avait réuni sous son bâton pastoral. N’était-il pas à craindre que cet acte de prudence ne fût interprété comme un acte de pusillanimité par ceux qu’il eût abandonnés