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À LA CONQUÊTE D’UN BAISER
paul
Je le crois.
gabrielle
Vous seriez prêt à soutenir un duel pour moi ?
paul
Pour vous, mademoiselle, je tirerais l’épée contre une nuée d’adversaires.
gabrielle
Eh bien ! monsieur le vicomte, j’ai une grande estime pour vous, et peut-être plus. Mais auparavant, je vais mettre votre bravoure à l’épreuve. Dès que vous vous rencontrerez avec un homme, en ma présence, appliquez-lui un bon soufflet, et s’il ose parler, jetez-vous à mes pieds et demandez-moi un baiser, je vous l’accorderai.
paul
N’est-ce que cela, mademoiselle ? La récompense est si belle que même le moins brave tenterait tout pour s’en rendre digne. En attendant cet heureux moment, j’ai l’honneur de vous saluer, mademoiselle.
(Il s’incline respectueusement et veut lui baiser la main)
gabrielle, (retirant sa main)
Monsieur le vicomte, vous oubliez que nous ne sommes plus au siècle de Louis XV.
(Elle lui tire une grande révérence. Paul fait un grand salut et se frappe avec Jean qui entre en scène).