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LE SPHINX
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— Écoute, ma fille, les instants sont précieux. Bientôt, un autre t’emportera loin de moi. Tu l’aimes plus que moi, déjà, l’autre, j’en suis sûr.

— N… on, maman ! répondit la jeune fille intimidée.

— Tant mieux Laisse-moi, maintenant, aborder un point important. Comment m’exprimerai-je ? Car vois-tu, ma chère enfant, c’est difficile, pour moi, que d’aller dire à une jeune fille qui a toujours vécu, loin des dangers du monde… Oh ! ma pauvre enfant ! ma pauvre enfant !

Et la mère fut assez habile pour trouver quelques sanglots.

— Qu’y a-t-il donc de si douloureux, chère maman ?

— C’est que, ma petite, tu vas te rencontrer seule avec un homme… dans la même chambre… dans le même lit…

— Et ensuite ?

— Ensuite ! oh ! elle me demande ensuite !…

— Voici ! s’écria l’astucieuse femme, d’un ton, qu’elle cherchait à rendre persuasif. Ton fiancé, ton mari demain, est évalué à quarante mille piastres. Pour ton plus grand bonheur, mon enfant, demande-lui de passer cette fortune à ton nom.

— S’il refuse…

— S’il refuse, eh bien ! refuse, toi, de partager sa couche.

— Oh ! maman !…