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LA MORT DU CROISÉ

respectueuse, récitait les malheurs des pèlerins du Saint-Sépulcre.

Robert avait pris la croix. Dès lors, il se trouvait engagé, ayant juré de courir sus au barbare et tyrannique Musulman, qui torturait les pauvres Chrétiens de Terre-Sainte.

Il fit des adieux touchants à sa jeune épouse, qui versait d’amères et brûlantes larmes. Il s’embarqua, en même temps qu’un grand nombre de seigneurs, avec Louis IX, roi très saint et guerrier très valeureux, à Aigues-Mortes, faisant voile pour l’Égypte. Ce départ se fit en l’an 1248.

Le jeune Croisé, une fois débarqué sur les sables torrides d’Égypte, se conduisit comme un soldat du Christ et un fils de la glorieuse France. Blessé en plusieurs batailles, aussitôt rétabli, il retournait au combat, heureux de verser son sang pour son Dieu et pour son roi.

Un soir, retiré dans sa tente, le brave Robert songeait à sa belle et douce Berthe qu’il avait laissée là-bas, là-bas, dans le cher pays de France, lorsque soudain, le clairon impératif et sonore appela aux armes.

On était au 25 décembre.

Une troupe de Mahométans, croyant les Chrétiens plongés dans les torpeurs du sommeil, venaient attaquer le camp en nombre. Des sentinelles, debout aux avant-postes, avaient donné l’éveil.

Prompt comme la pensée, Robert est un des premiers rendus sur le théâtre du combat. Aux cris de