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LA JOLIE FILLE DE GRANDPRÉ

Il ouvrit les yeux et darda ses noires prunelles éteintes sur le visage de la jeune fille, penchée sur le sien et réflétant encore les traces d’une grande beauté, malgré sa pâleur et sa maigreur.

Tout à coup, il poussa un cri d’effroi et de surprise.

— Es-tu, dit-il, l’ombre de ma Fidélia, que j’ai aimée jusqu’à la mort ?

La jeune vierge muette de stupeur ne put proférer une parole, puis, subitement, une exclamation de délirant bonheur retentit dans la nuit, comme le joyeux écho d’un clairon au timbre argentin, en se mêlant à l’hymne de la cloche qui chantait Noël.

 

Un mois plus tard, la bonne vieille cloche du bon vieux clocher sonnait de nouveau à toute volée, mais cette fois, c’était pour convier les paisibles villageois à être témoins de l’union éternelle de la perle de Grand-Pré, avec le plus beau et le plus brave des enfants du hameau.