— Nous allons avoir de la visite, observa madame Lefort.
— Monsieur le Curé, sans doute, répartit monsieur Lefort, en promenant sa savonnette sur sa vieille peau tanée par le soleil et le labeur des champs.
— S’il était ici ! pensa la mère.
Regardant distraitement au dehors, elle poussa un cri, en s’écriant :
— Edem ! Vois !
Le cœur de la mère avait parlé.
— Eh bien ! quoi ? fit le père.
— Ne vois-tu pas qui se dirige de ce côté en compagnie de Régine ?
— Mon Dieu ! s’écria-t-il, en laissant tomber son blaireau.
Et maintenant, ils n’étaient plus qu’à un arpent de la maison. Se détachant du fond blanc de la route, percé çà et là de ronces printanières, ils formaient un couple ravissant que l’ange de l’amour semblait avoir entouré d’une auréole éblouissante.
Pierre avait appris la grande affection de son père pour Régine. L’ayant rencontrée à son retour de la messe, il l’avait suppliée de l’accompagner chez lui.
Régine avait accepté cette prière comme une faveur.
Pierre frappa.