Huit heures et pas encore arrivé !…
Ah ! quand cesseront ces bruits de guerre ? La guerre ! la guerre ! toujours la guerre !… Et pourquoi tout ce sang versé, ces héros massacrés, ces bourgades incendiées, ces villes rasées ?… Je comprends. La France, dit-on, plane au-dessus de toutes les autres nations, comme l’aigle, qui s’élève au-dessus de tous, soutenant de sa prunelle flamboyante les éblouissants rayons du soleil. Rois, empereurs, potentats, califes, tous les monarques du monde se font infimes pour n’être pas broyés entre les serres impériales. Mais à quel prix, grand Dieu ! cette gloire est-elle achetée, et qui paie le plus cher les victoires de notre glorieuse France ?
Nous, pauvres femmes, nous, dont toute la vie est dans le cœur, qui meurt chaque fois que l’ennemi nous enlève un fils, un époux, un père, un frère, un fiancé.
Chaque goutte de sang, laissée sur le champ de bataille par nos soldats, est cause que nous pleurons toutes les larmes de nos yeux.