Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/128

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chose, le lendemain est un grand jour ; le lendemain !

Et pourtant c’est ce jour-là qu’on dédaigne ; et c’est ce jour-là qu’on s’endort. Ô danger ! ô folie !… Lendemain, jour terrible, décisif et solennel, l’avenir dépend de toi, tu le fais, il t’appartient. En gloire, qu’est-ce qu’une bataille gagnée, sans le lendemain qui la consacre ? — En amour, qu’est-ce qu’un jour de bonheur, sans le lendemain qui le purifie ? Le lendemain, c’est la sagesse dans la gloire, c’est la conscience dans l’amour. C’est du lendemain que l’histoire attend ses jugements ; c’est du lendemain que le cœur date ses souvenirs.

Et ce proverbe qui dit : « Il n’est pas de fête sans lendemain, » ne veut pas dire qu’il faille s’amuser deux jours de suite ; il signifie que c’est le lendemain seulement que nous saurons si nous avons eu raison de nous réjouir de la veille.

Ô sagesse des nations !

Tancrède devait à sa canne un grand succès qui l’étourdit, cela était tout simple.