Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/139

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l’aimable, c’était fort bien ; mais quand on veut séduire, il faut tâcher de n’avoir pas autre chose à faire, et, quel que soit le bien que l’on envie, il ne faut pas négliger le trésor qu’on possède.

Tancrède, après avoir joué longtemps avec l’enfant, alla reprendre son chapeau ; mais quel fut son effroi, il ne retrouva plus sa canne.

— C’est Amédée qui l’a prise, dit un autre petit garçon, jaloux de n’avoir pas eu le premier cette idée.

Et chacun se mit à appeler Amédée.

— Amédée, vous avez pris la canne du monsieur ?

— Amdée, le monsieur demande sa canne.

— Amédée ! Amédée !

— Eh bien, quoi ? dit l’enfant invisible, me voilà ; pourquoi donc criez-vous comme ça ?

— Tiens, il est là… Où donc es-tu caché ?

— Je ne me cache pas, je suis là.

On chercha sous la table.

— Alors, monsieur Amédée, dit une tante en fureur, c’est très-mal d’avoir pris une