nuire dans le monde : c’est d’être affublé pour toute sa vie d’un nom de baptême prétentieux.
Le pauvre jeune homme avait encore ce ridicule : il se nommait Tancrède !!!
Son père, brave officier à demi-solde et voltairien de première force, lui avait donné ce beau nom en l’honneur de son Dieu, et l’unique regret de cet homme était de n’avoir pas eu une fille pour l’appeler Aménaïde.
Tancrède Dorimont ! porter à la fois un nom de tragédie et un vieux nom de comédie, et de plus être fait comme un héros de roman !
Recommandez donc à un banquier, à un notaire, à un chef de bureau d’un ministère quelconque, un monsieur qui s’appelle Tancrède Dorimont, et qui est beau comme un ange ; je vous demande un peu si cela est raisonnable.
— Nous n’avons que faire de ce bellâtre infatué de sa personne, diront ces honnêtes gens ; car les préjugés contre la beauté et l’élégance sont aussi forts maintenant que les préjugés contre la noblesse, et l’homme d’esprit se voit forcé de nos jours à prendre, pour