Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/147

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je donc un ciron imperceptible, que tu n’aies pu m’éviter ?

Le commissionnaire, qui ne voyait personne, ne savait à qui ces paroles s’adressaient. Il continua sa route sans même se retourner, car le cheval ne le lui permettait pas.

Le gros monsieur se frotta la tête, ramassa son chapeau et traversa le boulevard.

L’autre côté est plus tranquille, se dit-il.

Et il s’avança vers le Café de Paris.

En effet, peu de personnes se promenaient sur ce boulevard ; ce n’était pas encore la saison où il est impraticable. Quelques femmes ça et là allaient regarder les étoffes étalées aux Chinois et au Sauvage, étudiaient les bijoux nouveaux chez Boulet. Deux ou trois députés, arrêtés par une rencontre, échangeaient quelques nouvelles. Du reste, ce boulevard était presque désert.

Le gros monsieur s’y pavanait ; mais tout à coup sortit de la rue du Helder une petite blanchisseuse tortue et boiteuse, portant un énorme panier pendu à son bras, et traînant,