Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/176

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belle, elle s’enorgueillit d’elle-même, elle s’aime comme un souvenir.

Une pensée la fait rougir, une autre l’attendrit, elle pleure ; puis la joie plus vive revient. Elle l’appelle, lui qu’elle aime, elle dit son nom avec ivresse, elle lui révèle toute sa passion ; et pâle, tremblante, vaincue par une émotion si nouvelle, elle tombe à genoux, épuisée, fondant en larmes et souriant d’amour.

Et lui est là… immobile… enivré ; il est là qui la regarde aimer !

Longtemps il a respecté son délire, pour mieux surprendre tant d’amour : mais bientôt cet amour l’entraîne ; Malvina est si belle à genoux ! Son courage l’abandonne ; il va s’élancer auprès d’elle, la soutenir dans ses bras, la serrer sur son cœur… — Adieu ses serments ! adieu le mystère de la canne merveilleuse ! — Monsieur de Balzac, vous serez trahi ; Malvina va savoir par quel prodige Tancrède l’a suivie, votre secret sera dévoilé… Monsieur de Balzac, tremblez donc !… — mais non, vous êtes l’auteur de la Physiologie du