Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/179

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sur les femmes les idées les moins romanesques, regardant une épouse enfin comme une servante légitime, faite pour élever les enfants et tenir le ménage, mais indigne d’occuper sérieusement les pensées d’un galant homme ; ce qui ne l’empêchait pas toutefois de trouver Malvina fort jolie.

— Te voilà levée aussi, Mina ? dit-il en voyant sa femme près de la cheminée ; ce maudit chien t’a réveillée comme moi ?

— Je suis malade, reprit-elle d’une voix tremblante.

— Malade, mon enfant ! qu’as tu donc ? veux-tu que j’aille chercher Villermay ?

— J’ai une fièvre horrible, laissez-moi.

— Tu fais la méchante, ce soir.

En disant ces mots, M. Thélissier posait sa veilleuse sur une table et se préparait à aller fermer la porte qu’il avait laissée ouverte.

— Ne fermez pas cette porte, dit-elle, j’ai besoin d’air, j’étouffe.

Tancrède était au supplice, il voulut s’en aller ; mais une curiosité cruelle le retint.

— Je suis très-souffrante, dit Malvina avec