Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/202

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du grand poëte, s’était chargée de faire connaître, dans le monde littéraire, la Corinne du Limousin.

Clarisse était encore toute tremblante de l’attendrissement que lui avaient causé les vers de son protecteur, lorsque la maîtresse de la maison s’approcha d’elle et vint lui dire qu’on désirait l’entendre.

— Après lui ! dit Clarisse avec une douce indignation.

— Vous me l’avez promis ce matin, reprit madame de D***, ne vous faites pas prier.

Clarisse prit la main que lui tendait madame de D***, et alla s’asseoir à la place qu’elle lui désignait.

Clarisse devint d’abord très-rouge, parce que tout le monde la regardait ; et puis elle devint très-pâle, parce qu’elle était émue, car ce qu’elle éprouvait était plutôt de l’émotion que de la timidité. La timidité déguise toujours une espèce de misère ; une timidité invincible naît d’un défaut ; on ne se cache jamais sincèrement que lorsqu’on n’a pas intérêt à être vu. Madame de Lavallière aurait peut-être été