Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/213

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bord des yeux, puis, l’ardeur des coursiers s’étant ralentie, il se mit à leur pas ; et après un assez long voyage, arriva en même temps que le fiacre et la muse rue de la Bienfaisance, où elle demeurait.

— Allons, pensa Tancrède, du courage ! mieux vaut me désenchanter tout de suite.

Et il pénétra avec les deux femmes dans leur appartement.

— Ah ! vous voilà ! mamzelle, cria une vieille servante. Ah ! mon Dieu ! que j’ai eu peur ! Ah ! mamzelle, laissez-moi que je vous embrasse !…

— Qu’est-ce que tu as donc, Marguerite ? qu’est-ce donc qui t’est arrivé ?

— Rien, madame, mais à vous ? Comme j’étais inquiète ! vous vous êtes donc perdues ?

— Non, Marguerite, dit Clarisse d’un air glorieux ; c’est la soirée qui a fini tard.

— C’était donc une noce ?

— Je te conterai cela. Dis-moi, y a-t-il encore du lait ? j’ai faim.