Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/218

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— Sérieusement on a bu mon lait.

— C’est toi-même, étourdie, je t’ai vue ; tu es folle ; tu ne penses jamais à ce que tu fais. Allons, dépêche-toi de souper, il est tard, Marguerite a sommeil.

— Marguerite dort déjà ; je l’ai envoyée se coucher.

Alors Clarisse s’assit auprès du feu, et se mit à tremper du pain dans le peu de lait que Tancrède lui avait laissé.

— C’est très-amusant le grand monde, disait madame Blandais ; moi j’aime Paris, le séjour de Paris me convient, c’est dommage que tout y coûte si cher ! Sais-tu que depuis trois mois que nous sommes ici, nous avons déjà dépensé quatre cents francs ?

— Quatre cents francs ! répéta Clarisse avec étonnement, c’est beaucoup.

— C’est énorme ! c’est la rançon d’un roi ! mais cet argent ne sera point perdu, si tu as des succès et si tu te fais connaître ; cette soirée a déjà réussi.

— Ai-je bien dit mes vers, maman ? demanda Clarisse.